mercredi 23 mars 2011

La France sans la grandeur

De grande nation pourvoyeuse de valeurs humanistes, de liberté d’expression et de justice sociale à travers le monde, la France du règne sarkozyste est en train de se replier sur elle-même et de virer dangereusement vers un nationalisme qui sent mauvais, où le racisme et la haine de l’autre avancent à visage découvert, et où le discours diabolisant l’autre a été totalement décomplexé. La campagne électorale du candidat Sarkozy avait comme thème central la rupture avec les politiques passées. Mais la seule rupture constatée depuis son élection est une rupture avec les valeurs qui ont fait la grandeur de la France. Comme un symbole de cette nouvelle ère, le ministre de l’Intérieur lui-même a été condamné en première instance pour injure raciale. Jamais l’immigration n’a été autant jetée en pâture sur la place publique et tenue pour responsable de tous les maux de la société française que lors du lancement du débat sur l’identité nationale par Eric Besson. La reconduite des Roms en Roumanie, dans un très grand show médiatique, et le rappel à l’ordre de la France par le parlement européen n’ont été que deux épisodes d’une très longue série d’événements ternissant l’image de l’Hexagone de par le monde. C’est ainsi que la France de Voltaire, de Sartre, de Victor Hugo et de Zola a laissé place à celle de BHL, d’Hortefeux, de Zemmour et de Finkelkraut. Le général De Gaulle a dit un jour que la France ne peut être la France sans la grandeur. Et si le gouvernement actuel n’a pas la même conception des choses que De Gaulle, la politique qu’il pratique trouve tout son sens dans une citation voltairienne affirmant que la politique a davantage sa source dans la perversité que dans la grandeur de l’esprit humain.

                                                                                                                         Zitouni Imounachen

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